Historique
A Lucens, les autorités locales ont mis à disposition les murs de son ancien collège. Dans le quartier des Vaux, au bord du petit ruisseau de la Cerjaulaz, le bâtiment attendait depuis plus de 30 ans un nouvelle utilisation.
Le bureau collaborait depuis 1990 sur la recherche d’un site pour l’implantation d’un centre paroissial oecuménique à Lucens. Il a remis, à la Municipalité de Lucens, depuis 1992, plusieurs études de réaffectation sur ce bâtiment.
Construit en 1890, le bâtiment est implanté dans le site industriel réalisé par M. Louis-Edouard Junod, tailleur de pierres fines. Il avait, dès son origine, une vocation sociale. Il abritait une salle de spectacle et des des salles de classes pour des familles ouvrières de l’usine située à proximité. Ces murs ont aussi abrité successivement: une salle de gym, un cinéma, un local des pompiers, avant sont utilisation périodique par l’armée.
Depuis la création d’un complexe scolaire dans les années septante, le bâtiment toujours appelé « collège des Vaux » est resté en attente d’une nouvelle affectation à sa mesure.
L’opportunité de regrouper les besoins de salles pour les paroisses et la commune a permis d’élaborer un programme correspondant à la dimension du bâtiment.
Architecture et construction
Le bâtiment est représentatif de l’architecture industrielle régionale de l’époque. Il est porté en classe 3 à l’inventaire du recensement architectural du Canton de Vaud. Implanté, comme l’ensemble du complexe, en bordure directe du cours d’eau, le tracé de son plan s’adapte à la courbe de la rive.
La partie Ouest est subdivisée en quatre niveaux de hauteur moyenne. La partie Est ne comporte que deux niveaux de plus de 4 mètres, abritant, avant cette époque de travaux, une salle de sport au rez et une salle de fêtes à l’étage.
Le bâtiment est constitué de murs en maçonnerie traditionelle avec des encadrements de fenêtre en pierres naturelles et en briques. Les éléments horizontaux sont le point faible de ce bâtiment. Les planchers et plafonds en bois nécessitent plusieurs renforcements au moyen de réseaux de profilés métalliques. Une charpente de type quatre pans et une couverture de tuiles couvrent l’ensemble
Projet
La réaffectation en locaux publics exige une mise aux normes actuelles. C’est-à-dire que les cages d’escaliers et chemins de fuites sont reconstruits selon les prescriptions de l’ECA et la structure est renforcée. Afin de permettre l’accès aux personnes à mobilité réduite, un ascenseur est intégré à l’intérieur du bâtiment et une rampe est aménagée à l’extérieur de celui-ci. De plus, la partie Est est ramenée au niveau de la partie Ouest.L’enveloppe extérieure du bâtiment est conservée dans son ensemble, avec une remise en état des tailles et des voussoirs. La surface des locaux est répartie pour une moitié à la Commune et pour l’autre, au Centre paroissial oecuménique. Toutefois, les accès, circulations, sanitaires et vestiaires sont communs. La partie occupée par la Commune comprend un jardin d’enfants, deux salles de réunion pour 40 et 20 personnes, ainsi qu’une salle d’exposition dans les combles. Quand à celle du Centre paroissial, elle se compose de deux salles de réunion pour 25 et 20 personnes, d’un bureau, d’une salle de fête de 100 places et d’une cuisine.
Descriptif des travaux
C’est dans la continuité de l’histoire que ce bâtiment suit l’évolution de notre société. Afin de permettre cette survie, les éléments de structure sont mis à nu, vérifiés ou remplacés. La charpente est contrôlée et traitée. Une sous-couverture est mise en place et la couverture partiellement remise à neuf. Les planchers des salles sont remplacés par des éléments en béton. La régularité et la rigueur des façades imposent un minimum d’intervention. Pour retrouver le caractère particulier des constructions de ce type, les soixante encadrements de fenêtres et portes nécessitent des soins particuliers. Les tablettes de grès sont partiellement remplacées. Les montants en molasse sont ravalés et les couvertes cintrées en briques de parement sont décapées et remises à jour. L’isolation des mures est complétée sur la maçonnerie en moellons à l’intérieur par un crépis isolant dans les zones de circulation. Dans les salles, un doublage de bois isolé de laine de verre et panneaux de fibres intègre discrètement le système de protection solaire et d’obscurcissement de la salle. La toiture est également isolée au moyen de laine de verre aux plafonds des salles. Les sols sont isolés sous chape et sous planchers flottants. Le chauffage par radiateurs est assuré par une centrale de chauffage à distance et alimenté par une conduite reliant le bâtiment à la production de chaleur au bois déchiqueté.
Cette rénovation, pour les besoins actuels, réalisée dans le respect de la vocation du bâtiment, est spécialement réussi.